Paris, le 30 octobre 2025 – L’Institut français des administrateurs (IFA), Ethics & Boards et Chapter Zero France publient la cinquième édition de leur baromètre sur l’intégration des objectifs climat dans la politique de rémunération des dirigeants des sociétés du SBF 120.
Depuis 2021, ce baromètre analyse l’évolution des critères de performance climatique et environnementale dans la rémunération variable, à court terme (CT) et à long terme (LT), des dirigeants, ainsi que la réalisation effective de ces objectifs.
À quelques jours de la COP 30 (du 10 au 21 novembre) qui marquera le dixième anniversaire des Accords de Paris sur le climat, les attentes de la société civile en matière de transition climatique restent élevées. Les critères de rémunération des dirigeants sur des objectifs climat représentent un marqueur clé de la gouvernance des conseils d’administration en matière climatique.
L’INTÉGRATION DES CRITÈRES CLIMAT/ENVIRONNEMENT DANS LA RÉMUNERATION EST DÉSORMAIS UNE PRATIQUE QUASI-GÉNÉRALISÉE.
En 2025, 92 % des sociétés du SBF 120 ont intégré au moins un critère climat/environnement dans la rémunération variable (CT et/ou LT) de leur dirigeant.
78 % l’ont fait dans la composante annuelle (CT) et 71 % dans la composante long terme (LT).
Plus de 60 % des entreprises ont intégré des objectifs quantitatifs, confirmant la professionnalisation et la robustesse de ces pratiques.
LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (GES) RESTE L’INDICATEUR PHARE, TANDIS QUE D’AUTRES CRITERES PROGRESSENT.
La rémunération variable des dirigeants se compose généralement d’une part à court terme (CT), liée aux performances annuelles, et d’une part à long terme (LT), qui évalue les résultats stratégiques et durables sur plusieurs années.
En 2025, la réduction des émissions de gaz à effet de serre demeure l’indicateur central, présent dans 66 politiques de rémunération long terme (LT) et 60 politiques de rémunération de court terme (CT) analysés.
Si cet indicateur reste dominant, d’autres critères connaissent une progression significative. L’efficacité énergétique et la part d’énergies renouvelables continuent de gagner du terrain dans les plans CT. Les critères liés à la biodiversité et à la préservation des ressources naturelles s’accélèrent également : ils figurent dans 16 critères quantitatifs LT et 13 CT en 2025, contre 14 LT / 9 CT en 2024 et seulement 5 LT / 8 CT en 2022.
À l’inverse, la part du « green business » dans les politiques de rémunération recule légèrement : elle passe de 12 à 9 dans les critères quantitatifs CT, et de 9 à 6 dans les critères quantitatifs LT.
Globalement, le poids des critères climat/environnement se stabilise autour de 12,3 % dans les plans LT et 6,7 % dans les plans CT, représentant respectivement 57 % et 33 % de l’ensemble des critères ESG.
UNE COMMUNICATION ET UN SUIVI EX-POST EN NETTE PROGRESSION.
44 sociétés ayant des objectifs Climat/Environnement ont communiqué sur les résultats de leurs plans LT arrivés à échéance en 2024 (contre 24 en 2023). Parmi-elles :
- 24 sociétés ont publié leur niveau de réalisation spécifique sur les émissions de GES (contre 7 l’année précédente). Le taux moyen de réalisation de l’objectif GES en LT s’établit à 97 %, un niveau stable par rapport à 2023 (98 %), tandis que le taux global de tous les critères baisse à 80 % (contre 106 % en 2023).
- Pour la composante annuelle, 39 sociétés ont communiqué leur niveau de réalisation d’un objectif GES, avec un taux moyen de 107 %, témoignant ainsi de plus d’alignement entre objectif et réalisation, par rapport à 135 % en 2023. La surperformance observée l’année dernière s’atténue, reflétant une maturité croissante.
Pour Denis TERRIEN, Président de l’IFA : « Cette cinquième édition du baromètre IFA- Ethics & Boards – Chapter Zero France confirme l’importance des enjeux climatiques et environnementaux dans la gouvernance et l’évaluation des dirigeants. Les conseils d’administration font de ces objectifs un levier stratégique aux côtés de la performance économique et sociale ».
Pour Floriane de Saint Pierre, fondatrice d’Ethics & Boards : « L’intégration d’objectifs Climat/Environnement dans la rémunération variable annuelle et/ou de long terme des CEO est devenue une pratique quasi générale des entreprises du SBF 120. Près de 65% d’entre elles fixent des objectifs quantitatifs. Ceci témoigne de l’engagement des dirigeants sur ce sujet. Néanmoins, le poids des objectifs Climat/Environnement dans la politique de rémunération variable annuelle, demeure encore inférieur à 10% et progresse lentement (6,7% en 2025 vs 5,6% en 2022). »
Pour Monica de Virgiliis, présidente de Chapter Zero France, co-présidente du club nominations-rémunérations de l’IFA : « Vingt-quatre sociétés ont évalué désormais la performance de leur CEO sur le plan de rémunération variable à long terme 2021-2024 sur la réduction des émissions de GES et publient leurs résultats, contre sept seulement sur le LTI 2020-2023. Le maintien d’un taux de réalisation moyen stable à 97% démontre que ces objectifs restent exigeants malgré l’élargissement du périmètre ».


