Baromètre IFA-Ethics & Boards : Les conseils du SBF 120 mettent l’accent sur la RSE

Les deux tiers d’entre eux ont un comité dédié. Les administrateurs salariés continuent leur montée en puissance, selon le baromètre IFA-Ethics & Boards.

Un article publié par l’Agefi -mercredi 7 juillet 2021

 

RSE et administrateurs salariés caractérisent le millésime 2021 du baromètre IFA -Ethics & Boards des conseils d’administration, dévoilé mercredi.

« Les efforts de l’IFA mis en œuvre depuis des années portent leurs fruits, se félicite Denis Terrien, président de l’IFA. Le doublement du nombre d’administrateurs salariés en cinq ans, leur présence dans les comités est une amélioration majeure, qui devrait perdurer l’an prochain.

Le Club des administrateurs salariés de l’IFA publiera prochainement une étude sur l’apport de ces nouveaux administrateurs pour le conseil ». En effet, avec la loi Pacte, le poids des salariés a quasiment doublé dans les conseils cette année. Qu’ils représentent les salariés ou les salariés actionnaires, ils occupent 13,7% des sièges, contre 7,1% en 2015. Surtout, ils sont maintenant admis dans les comités spécialisés.

En priorité dans celui des rémunérations, avec un représentant des salariés dans 58% des comités contre 44% en 2020. La RSE s’inscrit durablement dans les enjeux du conseil. Désormais les deux tiers des conseils ont un comité dédié, totalement ou partiellement, à la RSE, contre 25% en 2015. Un atout français alors que le Royaume-Uni n’est qu’à 47% et l’Allemagne à 8%. Parallèlement, le comité dédié au risque monte en puissance, de 25% en 2015 à 35% en 2021.

Et cette politique RSE se traduit dans la rémunération des dirigeants. Au sein du CAC 40, presque toutes les sociétés incluent et détaillent des critères RSE dans la rémunération de leurs dirigeants, contre 50% en 2018. Ces objectifs RSE sont inclus dans le variable annuel ou dans le variable de long terme, seuls 21% des sociétés prévoient ces critères pour ces deux rémunérations. Les objectifs extra-financiers pèsent un tiers des critères de la rémunération annuelle. 40% des sociétés du CAC 40 intègrent un objectif climat quantifiable, et 15% un objectif climat qualitatif.

En outre, avec CNP, Eramet et Nexity, désormais 14 sociétés du SBF 120 ont inscrit une raison d’être dans leurs statuts. « La RSE va également continuer à s’imposer en 2022, avec une nouvelle augmentation des conseils dédiés et un plus grand poids dans les rémunérations des dirigeants », poursuit Denis Terrien. Des conseils plus actifs et plus assidus Sous la pression des proxys et des investisseurs, la dissociation des pouvoirs se confirme, avec seulement un tiers de PDG dans le SBF 120 contre 49% en 2016.

Du côté de la composition des conseils, le taux d’indépendance reste stable autour de 60%. La féminisation se tasse, stable autour de 45%, mais reste bien devant celle des conseils britanniques (37%) ou américains (31%). Désormais 10 femmes président un conseil, contre 2 en 2017 et 6 en 2019. La féminisation des comex progresse de 15% en 2015 à 23% en 2021, mais reste encore loin de la parité.

Sur la même période, le SBF 120 est passée d’une femme dirigeante à 12. Les conseils conservent une taille stable avec 12,5 administrateurs en moyenne, mais sont plus actifs avec 12 réunions par an, contre 9 en 2018. Surtout leurs membres sont de plus en plus assidus, avec un taux de présence de 97%, contre 93% en 2018. Leur rémunération progresse lentement, en moyenne de 68.000 euros (hors rémunération liée à la présence dans les comités). Si elle peut paraître faible, elle n’empêche pas de recruter les bons profils. « Attention à ne pas tout réguler, conclut Denis Terrien. Faisons confiance aux administratrices et administrateurs, bien formés et engagés. Ils prendront les bonnes décisions pour l’entreprise ».

Par  Bruno De Roulhac

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